27 May 2013

W.W.R.G.: Je mange avec ma tête par Élise Desaulniers




«Enfin un livre en français — et québécois — qui aborde ce sujet si important!», me suis-je exclamée lorsque j'ai appris l'existence de ce volume publié en 2011.

L'utilisation de la première personne dans le titre de ce livre ne tient pas de la coïncidence. Élise Desaulniers partage ici, presque comme une confidence, la progression de sa propre réflexion sur le chemin menant au végétalisme (et au véganisme). Elle ne tourne pas autour du pot pour révéler les côtés franchement laids de notre alimentation à travers divers aspects : souffrance animale, impacts environnementaux, gaspillage alimentaire, étiquettes vides de sens, conséquences sur les êtres humains participant à l'industrie agroalimentaire, etc. Encadrés et tableaux viennent ajouter des détails ou faciliter la compréhension de statistiques parfois atterrantes.

J'aimerais pouvoir placer Je mange avec ma tête entre les mains de toute personne prête à regarder les choses en face et désirant sincèrement faire un examen sérieux de ce qu'elle choisit de manger; car en effet, comme le rappelle le sous-titre de cet essai (Les conséquences de nos choix alimentaires), ce qu'on met dans sa bouche fait l'objet d'une décision consciente, et non d'une réaction automatique à l'apparition d'un mets devant soi! Les végés bien informés y trouveront aussi leur compte, grâce notamment aux arguments incisifs qui leur seront sans doute utiles pour exprimer plus clairement leur pensée et aux sections fort bien documentées traitant de sujets moins fréquemment abordés, par exemple la pisciculture.

Élise Desaulniers est également l'auteure de Vache à lait : Dix mythes de l'industrie laitière, dont je parlerai dans un prochain billet.



site web de l'auteure : edesaulniers.com
blogue : penseravantdouvrirlabouche.com
sur Twitter : @edesaulniers

4 comments:

  1. Ah, tiens, je n'avais pas vu passer ce livre. Intéressant.
    Au risque d'avoir l'air ignorante, j'ai une question: quelle différence fais-tu (ou fait-elle) entre végétalisme et véganisme? J'ai toujours pensé que végétalisme était simplement la traduction de veganism, et que véganisme était bêtement un anglicisme. Me voilà donc un peu perplexe de les voir ainsi présentés comme deux choses différentes...

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    1. Ce livre m'a vraiment impressionnée. Si tu en as l'occasion, jettes-y un coup d'œil!

      J'avoue ne pas être trop fan du mot «véganisme», qui sent un peu trop l'anglicisme à mon goût... En français, on fait la distinction entre végétalisme (alimentation qui exclut tout produit d'origine animale) et véganisme (mode de vie qui exclut tout produit d'origine animale ou qui a été testé sur des animaux : vêtements, produits de beauté, produits d'entretien, etc.). En anglais, veganism suffit généralement à couvrir les deux termes, bien qu'on puisse préciser en disant dietary veganism et ethical veganism.

      On parlerait donc par exemple d'un livre de recettes végétaliennes, mais de la mode masculine végane.

      Ouf, j'espère que je ne t'ai pas embrouillée! ;-)

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  2. J'ai moi aussi lu ce livre, et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié! J'ai même appris de nouvelles choses, ce qui est un cadeau important de la part d'Élise Desaulniers! Cela dit, j'aurais encore plus appuyer les propos antispécistes, car, pour moi, il n'y a pas de véganisme sans antispécisme. Mais il s'agit d'un avis personnel. ;)
    Je pense aussi me procurer «Vache à lait», peut-être au Salon du livre de Montréal l'an prochain. Hé oui, la seule fois dans l'année où je me rends dans cette ville, et c'est pour des livres! ^^'

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    1. Mais c'est une excellente raison d'y aller!

      En effet, l'antispécisme aurait pu faire l'objet d'un exposé plus poussé. Je pense qu'Élise a surtout cherché à couvrir le sujet sous le plus d'angles possible pour exposer l'ampleur de la situation à un plus large public.

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